20.9.10

La Chinoise de Godard (nouvelle vague)

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Telle est la maxime écrite sur un mur trop blanc de La Chinoise là encore, dès le début du film, maxime écrite en forme de dazibao et donc éminemment prescriptive de ce simple fait : « il faut confronter les idées vagues avec des images claires ». Reformulant une maxime dont l’esprit est explicitement brechtien, Godard énonce là une exigence matérialiste, paradoxale en ce que dans cette confrontation c’est une idée qui doit entrer en dialectique avec l’image ; mais où de plus, l’idée requise ne doit nullement présenter la netteté de la découpe qui traditionnellement confère à l’idée sa puissance d’intelligibilité. Idée vague, mais dont la dialectique avec l’image doit jeter le trouble sur cette dernière, sur ce qu’elle véhicule de cliché et de fausse évidence, trop claire comme on le dit d’un œuf qui ne pouvait être fécondé. Toute la force de cette dialectique ira donc à soutenir qu’il est possible de produire des effets d’une vérité jusque sur ce qui s’y refuse par nature. Tel est l’optimisme inentamable et véritable de la Nouvelle Vague telle qu’elle trouve son expression chez un certain Godard : de ne rien considérer comme susceptible de pouvoir l'arreter.(


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